- bisque
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• 1576; p.-ê. de Biscaye, nom d'une province basque d'Espagne♦ Potage onctueux de crustacés fait de leur chair et de leur carcasse réduites en purée et liées au vin blanc. Bisque d'écrevisses, de homard.bisquen. f. Potage fait d'un coulis de crustacés ou de volaille.I.⇒BISQUE1, subst. fém.Potage fait avec un coulis d'écrevisses ou de tout autre crustacé. Bisque aux écrevisses :• Demi-heure plus tard, chez un restaurateur de nuit fort modeste (...) tandis que la bisque traditionnelle embaumait, nous nous jurions, la Folie et moi, un amour à jamais, selon l'usage.P. ARÈNE, Jean des Figues, 1870, p. 97.PRONONC. :[bisk].ÉTYMOL. ET HIST. — Début XVIIe s. art culin. (MALHERBE, Lett. à Peiresc, 221 dans DG).Orig. inc. (FEW t. 21, p. 488b); rapprochement possible avec le dial norm. bisque « boisson aigre » (DUM.), dont la dér. du rad. de Biscaye (FEW t. 1, p. 379 et BARB. Misc. 15, 7, p. 172) ne s'impose cependant pas.STAT. — Fréq. abs. littér. :7.BBG. — SAIN. Sources t. 1 1972 [1925], p. 74.II.⇒BISQUE2, subst. fém.[Au jeu de paume] Avantage de quinze points qu'un joueur accorde à un autre en lui laissant la faculté de placer cet avantage à son choix dans la partie. Donner une bisque, prendre sa bisque (Ac. 1798-1932).Prononc. et Orth. :[bisk]. Homon. et homogr. : bisque1, bisque3. Étymol. et Hist. 1547 fig. donner la biscaye « tricher sur le poids » (J. BOUCHET, Epistres morales du Traverseur, II, X, 27 dans HUG.), forme attestée jusqu'à COTGR.; 1564 jeux (J. THIERRY, Dict. fr. lat. dans DG); ca 1576 bisque (J. LE HOUX, Chansons du Vau de Vire, II, 13, Ibid.). Orig. obsc.; biscaye semble être le même mot que le nom de la province esp. de Biscaye, et bisque en serait issu, mais aucune indication hist. précise (en dehors de la réputation de ,,Canailles`` des Biscayens, cf. bisquer) ne vient appuyer cette hyp.; à rapprocher peut-être de l'ital. bisca « lieu où l'on joue au hasard, tripot » XVIe s., qui semble tiré d'un plus anc. biscazza « id. » attesté en lat. médiév. d'Italie biscatia, 1244 (DEI), ainsi que du lat. médiév. d'Italie biscator « joueur » 1260-67 (Stat. Bonon., t. 3, p. 571 dans DU CANGE s.v., t. 1, p. 666c), eux-mêmes d'orig. obscure.BBG. — SAIN. Sources t. 1 1972 [1925], p. 195; t. 3 1972 [1930], p. 110.III.⇒BISQUE3, subst. fém.Dépit, rage (cf. bisquer) :• ... il [Joseph] approcha sa bouche tout près de la sienne [de Brulette] et l'eût touchée, si, par je ne sais quelle bisque qui me vint, je n'eusse toussé fortement pour arrêter le baiser au passage.G. SAND, Les Maîtres sonneurs, 1853, p. 302.Rem. Attesté dans Lar. 19e, Lar. Lang. fr., ROB., QUILLET 1965.PRONONC. :[bisk].ÉTYMOL. ET HIST. — 1853, supra.Prob. déverbal de bisquer; la chronol. des apparitions de bisquer et dans bisque3 s'oppose à l'opinion de BARB. Misc. 15, n° 7, qui ne semble pas distinguer bisque2 de bisque3 et propose de voir dans bisquer un dérivé de bisque, lui-même forme apocopée de Biscaye.STAT. — Fréq. abs. littér. :1.1. bisque [bisk] n. f.❖♦ Fam. et régional. Colère, dépit, mauvaise humeur.0 (…) si, par je ne sais quelle bisque qui me vint, je n'eusse toussé fortement pour arrêter le baiser au passage.G. Sand, les Maîtres sonneurs, p. 302, in T. L. F.❖HOM. 2. Bisque, 3. bisque, formes du v. bisquer.————————2. bisque [bisk] n. f.ÉTYM. Déb. XVIIe; p.-ê. du nom de la province espagnole de Biscaye; si le sens initial est bien « potage contenant les éléments solides coupés » (cf. provençal bisco « morceau »), le mot pourrait, comme bisquer, se rattacher au lat. bis par les dérivés exprimant l'idée de « divergence », de « biais » (par « morceau coupé, taillé en biais ») — hypothèse de P. Guiraud.❖♦ Cuis. Potage fait avec un coulis de crustacés. || Bisque d'écrevisses, de homard. — Potage au coulis de gibier, de volaille. || Bisque à la Reine, au blanc de poulet.1 Il faudra quatre grands potages (…) et cinq assiettes d'entrées. Potages : bisque, potage de perdrix aux choux verts (…)Molière, l'Avare, III, I, Texte de 1682.2 Après le souper, où il y eut beaucoup de vins d'Espagne et de vins du Rhin, des potages à la bisque et au lait d'amandes (…)Flaubert, Mme Bovary, I, VIII.❖HOM. 1. Bisque, 3. bisque, formes du v. bisquer.————————3. bisque [bisk] n. f.ÉTYM. 1547; p.-ê. de Biscaye. → 2. Bisque.❖♦ Anciennt. Au jeu de paume, Avantage (quinze points) concédé par un joueur à son adversaire, et utilisable au cours de la partie au moment choisi par le bénéficiaire.♦ ☑ Loc. (Vx). Prendre sa bisque : avoir l'avantage au jeu; fig. prendre son temps pour se détendre.0 On dit (…) qu'un homme prend sa bisque quand il quitte son travail ordinaire pour se promener, pour se divertir, et surtout quand il le fait rarement.Furetière, Dict., 1690.❖HOM. 1. Bisque, 2. bisque, formes du v. bisquer.
Encyclopédie Universelle. 2012.